Résumé Cet article décrit, à partir de l’analyse d’entretiens, l’expérience scolaire de filles qui ont choisi des filières non traditionnelles de l’enseignement technologique, génie civil et génie thermique. Sont examinées successivement les motivations de leur choix, leurs relations avec leurs pairs garçons marquées aussi bien par l’accueil favorable de quelques-uns et les résistances du plus grand nombre, qui se marquent par les plaisanteries sexistes et, en atelier, par la surprotection, la mise à l’écart ou l’assignation à des tâches subalternes ; les relations avec les enseignants, aidantes de la part de certains, plus ou moins discriminatoires chez d’autres ; et enfin leurs projets professionnels, là encore différenciés, entre celles qui espèrent pouvoir exercer un métier en relation avec leur formation et celles qui tirent de leurs stages des conséquences pessimistes sur leur insertion professionnelle et qui envisagent une réorientation plus ou moins complète. La division des territoires, qui fait du technique industriel un territoire masculin, reste encore très prégnante et fait de la présence des filles un combat quotidien.
CITATION STYLE
Mosconi, N., & Dahl-Lanotte, R. (2003). C’est technique, est-ce pour elles ? Travail, Genre et Sociétés, N° 9(1), 71–90. https://doi.org/10.3917/tgs.009.0071
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