Résumé Sensibles aux appels réitérés du dirigeant de la grande Jamahiriya – le nouveau chantre de l’Union africaine –, quelques Burkinabè n’ont pas hésité à s’engager dans la périlleuse traversée des déserts sahariens au cours de la dernière décennie. Les uns espéraient améliorer notablement leurs conditions de vie en trouvant un emploi ponctuel mais rémunérateur à Tripoli ou Sebha ; les autres, plus aventureux, envisageaient de poursuivre leur chemin vers l’Europe à partir de cette porte d’entrée. D’autres enfin, plus récemment, ont fui le conflit ivoirien sans prendre le temps de reconfigurer leur projet migratoire, emboîtant le pas à des compatriotes avertis. Alors que de nouvelles relations diplomatiques s’instaurent entre la Libye et les pays européens, d’autres stratégies migratoires émergent. Alors que l’embargo a été levé, le gouvernement de M. Kadhafi accepte de jouer le rôle de « sentinelle avancée » pour les États de Schengen principalement préoccupés par la défense de la « forteresse Europe », contribuant à la diffusion de l’amalgame bien souvent réalisé entre clandestinité et criminalité mais aussi à la précarisation extrême des migrants dernièrement arrivés.
CITATION STYLE
Bredeloup, S., & Zongo, M. (2005). Quand les frères burkinabè de la petite Jamahiriyya s’arrêtent à Tripoli. Autrepart, n° 36(4), 123–147. https://doi.org/10.3917/autr.036.0123
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