Ce livre a pour objet la lecture de la folie en France au XIXe siècle. Il se situe au croisement de l'aliénisme, de la rhétorique et de la littérature, et tente de comprendre les usages et représentations dont l'expression de la folie est devenue l'enjeu dès l'émergence institutionnelle de la médecine mentale. Entre 1800 et 1860, une réflexion sur le langage des aliénés, une pratique de la lecture, de la citation et de la collection de leurs écrits voient le jour dans le champ médical, impliquées tout ensemble par l'expertise judiciaire, la symptomatologie et la thérapeutique. Mais ce déchiffrement conduit les aliénistes bien au-delà d'une " spécialité " médicale, sans autres ressources pour lire le délire que celles dont une tradition littéraire leur offre l'exemple. D'emprunts en jeux de miroirs, une longue relation se noue alors entre médecine et littérature, faite de complicités mais aussi de révoltes : que le délire puisse se lire, c'est exactement ce qu'un Nodier, un Balzac ou un Nerval contestent - ce dernier pour avoir été lui-même la cible de la lecture qu'il récuse.
CITATION STYLE
Edelman, N. (2002). Juan RIGOLI, Lire le délire. Aliénisme, rhétorique et littérature en France au XIXe siècle. Revue d’histoire Du XIXe Siècle, (24), 200–203. https://doi.org/10.4000/rh19.394
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