Les Approches participatives dans la gestion des ecosystemes forestiers d'Afrique Centrale: revue des initiatives existantes

  • J.C. N
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La revue des initiatives sur les approches participatives dans la gestion des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale montre que le recours au modèle participatif n’a été envisagé que tout récemment dans un contexte politique et institutionnel dominé par la démocratie, la décentralisation, le développement durable, la remise en cause des modèles centralistes, etc. Il est apparu, à la suite d’une tentative de reconstruction de l’histoire des idées, que l'orientation vers le "modèle participatif" s’inscrit dans la recherche d’une solution au problème posé par l’absence d’une sécurité des droits fonciers forestiers. En effet, l'Etat ne pouvant plus contrôler les ressources forestières, la solution serait de privatiser les ressources afin de garantir une gestion viable. Il a été démontré, par la suite, que le modèle de la privatisation est loin de garantir une sécurisation des ressources forestières en Afrique centrale. De nouvelles perspectives de recherche et d'action se font jour pour tenter de sortir du cadre réducteur de l'opposition "propriété commune" - "accès libre" ou "public" - "privé". L'accent est dorénavant mis sur les modes d'appropriation de l'espace forestier (y compris les ressources) et les processus de décision pour aborder le problème de la gestion des ressources forestières. Nous avons vu que les résultats attendus de ces recherches ne servent pas à définir une stratégie à suivre pour imposer un modèle préétabli. Au contraire, ils alimentent les négociations qui devront aboutir à une règle d'allocation des ressources issue de l'interaction entre acteurs ou groupes d'acteurs. Cette évolution des idées et celle des pratiques de gestion des écosystèmes forestiers marque le passage d'une approche centraliste vers une approche participative (gestion participative ou contractuelle). Les initiatives en cours ont révélé que ce changement d'approche s’est traduit d’abord en terme de participation des populations à travers un transfert des techniques d'organisation ou des alternatives économiques. Il est apparu que cette direction n'inspire pas confiance ; les interventions sont jugées de caractère non durable. Le changement d’approche s’est traduit ensuite en terme de médiation (ou de négociation) entre des acteurs aux intérêts divergents et aux représentations différentes. Cette médiation exige un apport de connaissances pour permettre au médiateur de comprendre les comportements stratégiques des acteurs en présence et d'aider chacun à mieux comprendre comment les autres se représentent les enjeux. Nous avons remarqué que les connaissances sont souvent fragmentaires et, dans ces conditions, elles n'apportent ni une image intelligible de la réalité ni l'ensemble des éléments nécessaires à l'animation d'un processus de négociation. Les recherches comportent aussi un biais ruraliste important : le domaine privilégié est principalement les zones forestières et les populations riveraines. Il est sans doute utile de s'appesantir sur cette catégorie d'acteurs. Mais la recherche risque alors de s'enfermer dans une vision réductrice des faits. En effet, autour des actions de la conservation ou de la gestion des ressources forestières, deux ou plusieurs systèmes de sens entrent en contact. D'un côté, il y a les systèmes de sens des populations locales. De l'autre côté, il y a les systèmes de sens des institutions d'intervention et des opérateurs économiques (exploitants forestiers, par exemple). Si l'on veut se donner les moyens de comprendre et d'animer un processus de cogestion, il est nécessaire d'élargir les niveaux d'observation en s'intéressant à toutes les catégories d'acteurs qui interviennent dans la décision liée à un espace local et ses ressources. De telles recherches sont rares ; la diversité de codes sociaux et des normes de comportement qui servent de référence aux stratégies et aux pratiques des "gestionnaires" et des opérateurs privés demeure un thème peu exploré. Et, plus rare encore est la prise en compte de telles recherches dans les dispositifs d'intervention. Il est donc opportun d’améliorer l’apport de la recherche.

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J.C., N. (1999). Les Approches participatives dans la gestion des ecosystemes forestiers d’Afrique Centrale: revue des initiatives existantes. Les Approches participatives dans la gestion des ecosystemes forestiers d’Afrique Centrale: revue des initiatives existantes. Center for International Forestry Research (CIFOR). https://doi.org/10.17528/cifor/000630

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