Résumé Cette contribution à la clinique du travail s’intéresse au travail sur le négatif psychosocial, aux activités méconnues ou dévaluées, qui constituent l’essentiel de la profession exercée ou la part considérée comme ingrate ou indue de celle-ci. La notion de « sale boulot » (dirty work) empruntée à E. C. Hugues (1897-1983) est, d’un point de vue heuristique, féconde pour éclairer la question de l’organisation du travail non seulement comme division sociale et technique, mais aussi morale et psychologique. Les différents secteurs professionnels étudiés (industrie du déchet, hôpitaux, prison, police) dessinent le champ du « sale boulot » comme recouvrant essentiellement les activités qui confrontent à la souillure et à la transgression. L’attention portée aux processus psychiques à l’œuvre dans la confrontation au réel du travail et ses résonances fantasmatiques conduisent à interroger les conditions d’une validation-légitimisation des pratiques, indispensable au travail de sublimation.
CITATION STYLE
Lhuilier, D. (2005). Le « sale boulot ». Travailler, n° 14(2), 73–98. https://doi.org/10.3917/trav.014.0073
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