Les activités humaines modifient géographiquement et sociologiquement le territoire qu’elles soumettent à leur colonisation. Jusqu’à une époque récente, le milieu du xixe siècle, les terrains de moyenne et de haute montagne n’ont subi que des occupations relativement pacifiques, principalement des activités pastorales. Le développement progressif des loisirs, élitistes puis populaires, a eu comme conséquence la conquête définitive et parfois totale de ces nouveaux territoires encore « vierges ». La mainmise de l’homme s’est faite de plus en plus forte et visible par la viabilisation, l’urbanisation et l’édification, au fur et à mesure qu’un nombre toujours plus grand de personnes prenait le chemin saisonnier de la villégiature, inverse de l’exode des populations montagnardes vers les vallées et les villes. La ville a fait son apparition sur les pentes et au cœur de la montagne. L’architecture n’a fait que gagner en densité. L’évolution des pratiques de sports d’hiver ont influé sur l’évolution urbaine et architecturale. Son étude montre les étapes qu’elle a parcourues et traversées, matérialisées par différents types de stations, marquées elles-mêmes par un urbanisme et une architecture spécifique. Les stations de sports d’hiver, au gré des modes et des usages, ont pris des aspects différents et ont marqué plus ou moins fortement le paysage. Les expériences architecturales se sont succédé, convoquant ou rejetant tour à tour des modèles établis ou inventés. Dans un jeu de renversement, on est passé d’un village-station pionnier à une station-village nostalgique.
CITATION STYLE
Delorme, F. (2014). Du village-station à la station-village. Un siècle d’urbanisme en montagne. In Situ, (24). https://doi.org/10.4000/insitu.11243
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