Résumé Appliquant à quelques ouvrages canoniques en sociologie et en sociologie de l’art, puis à des travaux personnels, une distinction aussi rigoureuse que possible entre objets, problématiques, terrains et méthodes, cet article se propose de défendre et d’illustrer la nécessité d’adapter les méthodes non tant aux objets ou aux terrains de recherche qu’aux problématiques mises en œuvre. Méthodes quantitatives et qualitatives et, à l’intérieur de celles-ci, enquête par entretiens, par analyse de corpus ou de données spontanées, ou encore par observation directe, seront rapportées, à partir d’exemples concrets, aux choix qui se présentent au sociologue de l’art dès lors qu’il opte pour une sociologie historique ou du temps présent, pour une sociologie du statut des créateurs, de la médiation, de la réception, des œuvres ou des valeurs, ou encore pour une sociologie explicative ou compréhensive. On essaiera de montrer que ce pluralisme méthodologique, pour peu qu’il soit réfléchi et clairement assumé, permet d’éviter un double écueil : d’un côté le rigorisme, qui tendrait à n’accorder de validité qu’à une seule méthode ; et de l’autre le laxisme, qui autoriserait n’importe quelle méthode, sans aucun contrôle de son adéquation à la problématique.
CITATION STYLE
Heinich, N. (2006). Objets, problématiques, terrains, méthodes : pour un pluralisme méthodique. Sociologie de l’Art, OPuS 9 & 10(2), 9–27. https://doi.org/10.3917/soart.009.0009
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