Résumé Le témoignage a retenu de très près l’herméneutique philosophique de Paul Ricœur. De son sens quasi empirique, celui du témoin d’un procès, à sa signification religieuse, celle du témoin de la foi, en passant par sa signification morale, le témoin vit du bien dont il témoigne. Se trouvant donc au croisement du juridique, de l’historique, de l’éthique et du religieux, le témoignage trouve, dans les analyses de Paul Ricœur, son principe unificateur dans le concept d’identité narrative. J.-Ph. Pierron montre que pour le philosophe de Temps et récit , le témoignage dans le témoin est texte. Il donne donc à penser, ce qui implique une herméneutique de la réception, axée sur l’analyse d’un accueil du témoignage. Corrélativement, parler d’identité narrative, c’est donner l’occasion au témoignage de passer insensiblement d’un pôle d’extériorité, celui du narrateur qui n’est pas l’acteur de ce qu’il raconte, à un pôle d’intériorité, qui fait constitution progressive de soi. En quoi doit se définir une éthique du témoignage.
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Pierron, J.-P. (2003). De la fondation à l’attestation en morale : Paul Ricœur et l’éthique du témoignage. Recherches de Science Religieuse, Tome 91(3), 435–459. https://doi.org/10.3917/rsr.033.0435
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