Résumé Fondé sur des matériaux issus d’une recherche comparative en cours sur les mécanismes et les représentations de la « petite » corruption en Afrique de l’Ouest, l’article analyse les principales figures du courtage administratif au sein de la justice, de la douane et des services fiscaux locaux sénégalais. Un personnel vacataire, bénévole ou informel, pallie les difficultés d’accès aux institutions bureaucratiques, tout en pouvant servir de courroie de transmission des transactions corruptrices. Généré par une administration opaque, sous-équipée, peu contrôlée et aux pouvoirs discrétionnaires démesurés, ce personnel supplétif contribue au fonctionnement quotidien de l’État sénégalais « post-ajustement » et à son contournement. À travers une ethnographie des relations entre services publics et usagers, l’article décrit les grandes logiques de fonctionnement de l’administration locale – qui font le lit aux pratiques d’intermédiation et de courtage – et évoque l’émergence de formes de privatisation informelle inédites et la progressive institutionnalisation de l’informel comme mode de gestion de l’État au quotidien.
CITATION STYLE
Blundo, G. (2001). Négocier l’État au quotidien : agents d’affaires, courtiers et rabatteurs dans les interstices de l’administration sénégalaise. Autrepart, n° 20(4), 75–90. https://doi.org/10.3917/autr.020.0075
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