Résumé Le débat et les négociations en cours à l’échelle internationale sur la protection des indications géographiques (ig) intéressent directement les produits agricoles et alimentaires locaux, appelés « produits de terroir ». Au-delà de la protection de l’usage du nom, qui en est le fondement, et des considérations juridiques et économiques que ce dispositif implique, des questions nouvelles se posent à propos de ces produits, concernant la diversification de l’agriculture et le développement durable. De plus en plus, et dans un contexte favorable, un autre enjeu de taille se dessine : la diversité biologique et culturelle liée à leur existence. Les questionnements portent alors sur le statut et le devenir de ces ressources locales dans nos sociétés et sur l’aptitude des ig à entretenir cette diversité. Protéger les productions locales et traditionnelles par le système des ig peut en effet contribuer à préserver la biodiversité à différentes échelles : races animales domestiques, variétés végétales, écosystèmes microbiens, paysages. C’est aussi entretenir de façon formelle des savoirs et des pratiques partagés, puisqu’ils sous-tendent la ressource. La prise en compte de ces éléments offre l’opportunité de penser différemment le développement agricole et conduit à proposer une approche innovante des productions locales. Plusieurs exemples pris en France serviront à montrer comment des passerelles peuvent s’établir entre protection des indications géographiques, biodiversité culturelle et savoirs locaux.
CITATION STYLE
Bérard, L., & Marchenay, P. (2008). Productions localisées et indications géographiques : prendre en compte les savoirs locaux et la biodiversité. Revue Internationale Des Sciences Sociales, n° 187(1), 115–122. https://doi.org/10.3917/riss.187.0115
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