Les médiations entre les espaces psychiques dans les groupes

  • Kaës R
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Abstract

côté, on peut dire avec Winnicott (1971) que l'enfant passe d'une relation au ça à une relation au moi. L'action, comme expression de la pulsion, se transforme en activité ludique où le plaisir se manifeste sous la forme d'un orgasme du moi. La satisfaction qui résulte de l'acte symbolique engagé ici n'est plus de l'ordre d'une jubilation psy-chique qui se diffuse tout au long du jeu et qui procure un réel apaisement des tensions, hors de tout passage à l'acte ou de tout agir. La pulsion agressive ou libidinale trouve, dans ces conditions, une résolution de type sublimatoire. D'un autre côté, l'acte sublima-toire apparaît dans les mouvements successifs du travail créateur qui configure l'objet. Dans la peinture ou dans le modelage, on opère par ajout ou par retrait. A chaque étape, la finalité du processus se précise. L'objet terminal se rapproche, en même temps que l'apparence brute du matériau s'éloigne. Certes, plus on a affaire à des pathologies régressées, plus l'accompagnement groupal est difficile et plus les progrès thérapeutiques demandent à être jalonnés et évalués spécifi-quement. La présence de la fantasmatique originaire, quels qu'en soient les formes et les niveaux, demeure la référenciation cruciale pour apprécier les différentes étapes de la dynamique des groupes médiatisés. Bernard Chouvier Professeur de psychologie et psychopathologie clinique à l'université Lumière Lyon 2 Notes 1-Le Photolangage© est une méthode grou-pale centrée sur la verbalisation de plusieurs jeux de photographies sélectionnés thémati-quement. Bibliographie Chouvier B. et coll. (1998), Matière à symbo-lisation, Lausanne, Delachaux et Niestlé. (2002). Les processus psychiques de la média-tion, Paris, Dunod. Chouvier B. (2003). « Objet médiateur et groupalité », Revue de psychothérapie psycha-nalytique de groupe, n° 41, 2003/2, 15-27. (2006), « Objet, médiation et dynamique familiale », Le Divan Familial, n°16, 63-76. (2007), « Dynamique groupale de la média-tion et objet "uniclivé" », in Privat P., Quelin-Souligoux D. (sous la dir.), Quels groupes thé-rapeutiques ? Pour qui ?, Ramonville Saint-Agne, Erès. Existe-t-il un groupe, quel que soit son statut-thérapeutique, formatif, ou « naturel »-qui ne soit pas « de médiation » ? Tout groupe peut être considéré sous l'angle où il est le moyen et le lieu d'un travail psychique qui fabrique des médiations entre les espaces psy-chiques, entre les objets, les processus et les formations qu'il contient. Toutefois, et c'est ainsi que la plupart du temps, la notion de médiation est associée à un groupe ; le groupe de médiation qualifie une technique destinée à mobiliser explicitement des processus psy-chiques, des moyens ordonnés à une finalité. Dans ce cas, mettre en oeuvre une « média-tion » consiste à choisir et à utiliser un objet ou une activité (dessin, modelage, jeu, psy-chodrame, conte, atelier d'écriture, photo-graphie, théâtre, chorale, la liste est quasi infinie) comme un moyen par l'intermédiaire duquel il est possible d'obtenir un certain effet de travail psychique chez les personnes qui y participent, ou pour établir en elles ou entre elles un certain type de relation. Le recours à ces médiations s'effectue souvent là où la parole s'avère insuffisamment disponible pour ses membres, et spécialement lorsque plusieurs modalités d'expression-le corps, la sensorialité, le geste, sont mobilisables dans leurs rapports avec la parole, celle-ci restant la visée suprême de la médiation. Comment rendre compte des usages si diffé-rents de la notion de médiation et des effets escomptés et obtenus dans les groupes dits « de médiation » ? Plusieurs publications en ont développé les pratiques et les modèles 1 , et de nombreuses contributions de cette revue les actualisent. Dans cet article, je limiterai mon propos au repérage de la notion de médiation (mais aussi par proximité conceptuelle à celles d'in-termédiaire et de transitionnalité) lorsque l'on a affaire, non à des techniques de média-tion, mais à des modèles d'articulation complexes entre des espaces distincts et, dans le cas qui m'occupe, lorsque ces espaces sont repérables dans les groupes. Le statut de la notion de médiation change ici au regard de son acception technique, puisqu'il s'agit de

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Kaës, R. (2010). Les médiations entre les espaces psychiques dans les groupes. Le Carnet PSY, n° 141(1), 35–38. https://doi.org/10.3917/lcp.141.0035

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