L’habitude a été d’aborder les images détruites dans les manuscrits ou dans la statuaire médiévale comme des images qui n’étaient plus tolérables. Et les faveurs de l’historien pour certains thèmes ont fait prévaloir la sanction pudibonde. Cette dimension diachronique essentielle ne doit cependant pas faire oublier que les destructions ne relèvent pas toujours de la censure ou peuvent intervenir à peine l’image réalisée. Les gestes de dévotion ou la présence du mal dans les images font partie de ces motifs qui ne dépendent pas d’un changement de sensibilités. Souvent, on peut comprendre les destructions d’images par la notion de montage. C’est parce que les images forment pour un individu ou au cours du temps des « mauvais montages » – avec un texte ou avec le lieu où elles se trouvent – qu’elles peuvent être la cible d’une réaction négative.
CITATION STYLE
Bartholeyns, G., Dittmar, P.-O., & Jolivet, V. (2006). Des raisons de détruire une image. Images Re-Vues, (2). https://doi.org/10.4000/imagesrevues.248
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