La crise du Darfour est certes due à un déséquilibre croissant entre population et ressources qui exacerbe les tensions entre groupes tribaux pour l’accès à la terre et à l’eau. La dégradation de l’environnement est un processus constaté, depuis plus d’un demi-siècle, faute, en grande partie, d’efforts de développement rural. La crise déclenchée en 2003 est donc le résultat de la révolte des populations contre la négligence et l’exploitation du Darfour par l’élite au pouvoir, issue de la vallée du Nil. Mais la fuite éperdue des villageois rescapés des massacres déclenchés par l’armée et les janjawids1 n’a eu pour but que la survie immédiate. Les camps de déplacés n’offrent pas de possibilités de poursuivre une activité agro-pastorale. L’alternance de cycles climatiques montre certes une tendance à la diminution des précipitations. Mais celle-ci a eu des précédents dans l’histoire, et rien ne permet à ce stade de la lier au réchauffement climatique. Les déplacements d’urgence de populations à l’occasion de crises aiguës, comme en 1984-1985 ou en 2003-2004, sont donc plutôt causés par la stagnation économique et sociale dont cette région est victime.
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Lavergne, M. (2010). Le réchauffement climatique à l’origine de la crise du Darfour ? Revue Tiers Monde, 204(4), 69. https://doi.org/10.3917/rtm.204.0069
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