Le cerveau est l’organe qui se développe le plus lentement chez l’homme et son déclin est plus progressif que celui d’autres tissus et fonctions. La difficulté principale de répondre à la question posée vient du fait que les fonctions cognitives sont difficiles à évaluer sans ambiguïté quant aux influences socioculturelles ce qui explique aussi le grand nombre de tests proposés. Une autre difficulté tient à la dispersion des résultats enregistrés qui augmente avec l’âge – «Ce sont les vingt dernières années de la vie où se place la grande inégalité entre les hommes avec la persistance ou la disparition des activités de l’esprit» disait Jean Bernard. Selon la nature du test administré, le déclin peut commencer tôt (dès la quarantaine pour la moyenne du test MicroCog) ou très tard (après 80 ans) pour les performances optimales réalisables. Comme on vieillit en «pièces détachées», si tout se passe «bien», on assiste avec un cerveau encore en bon état à la perte plus rapide des autres fonctions du corps. Cependant, la très forte augmentation de l’incidence des démences à partir de 70 ans prive une fraction importante de la population de ce «spectacle». Entre ces limites – le plein développement du cerveau et son déclin – le début du déclin peut se situer plus ou moins près de la fin selon l’intensité de son «entretien», meilleur moyen de le prolonger.
CITATION STYLE
Robert, L. (2001). À partir de quel âge peut-on parler de vieillissement du cerveau ? Gérontologie et Société, 24 / n° 97(2), 9–18. https://doi.org/10.3917/gs.097.0009
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