Résumé Les analyses de l’objet intercommunal tendent à confronter, en écho à l’opposition centre-périphérie, les velléités de réforme du pouvoir central et les capacités de résistance/neutralisation des élus locaux, concluant souvent au retrait progressif de l’un au bénéfice des autres. Cet article a pour objet de repenser le rôle de l’État dans le fonctionnement politique des institutions intercommunales. En étudiant l’agglomération chambérienne sur le temps long et en soulignant les effets sociopolitiques de l’institution, on montre que la structure intercommunale et les élus qui l’habitent sont marqués durablement par l’orientation décisive donnée initialement par les services déconcentrés de l’État. Dès lors, l’intercommunalité apparaît être une « créature de l’État » qui, même si elle échappe aux desseins de ses concepteurs, fonctionne comme un dispositif d’intégration politique particulièrement efficace.
CITATION STYLE
Guéranger, D. (2008). L’intercommunalité, créature de l’état. Revue Française de Science Politique, Vol. 58(4), 595–616. https://doi.org/10.3917/rfsp.584.0595
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