Le bénévolat est d’abord appréhendé comme un don de temps, or ce qui relève du don fait rarement bon ménage avec le calcul économique. Pourtant, le travail bénévole est aussi une importante ressource productive, qui compte pour les associations. Cet article se propose d’en déterminer la valeur monétaire. Dans un premier temps, sont examinées les difficultés que rencontre un tel exercice. Elles procèdent notamment du manque de régularité et de l’hétérogénéité des enquêtes réalisées sur le bénévolat. Elles tiennent aussi à la diversité des méthodes envisageables pour affecter une valeur monétaire à des activités qui, par définition, ne s’inscrivent pas dans cette métrique. Ces difficultés ne sont pourtant pas rédhibitoires dès lors que les statisticiens s’accordent sur des conventions partagées. Dans un second temps, l’article procède à une valorisation monétaire du bénévolat associatif français, à partir d’une enquête conduite auprès des associations par une équipe de recherche du Centre d’économie de la Sorbonne. Les estimations obtenues font apparaître que ce travail bénévole représente de 1 % à près de 2 % du PIB selon la méthode retenue, soit de 50 % environ à 80 % des salaires bruts versés par les associations à leurs salariés et, en tout état de cause, bien plus que les dons monétaires.
CITATION STYLE
Archambault, É., & Prouteau, L. (2010). Un travail qui ne compte pas ? La valorisation monétaire du bénévolat associatif. Travail et Emploi, (124), 57–67. https://doi.org/10.4000/travailemploi.4799
Mendeley helps you to discover research relevant for your work.