Le tournant obscurantiste en anthropologie

  • Digard J
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Abstract

Les rapports humains-animaux en Occident sont aujourd’hui marqués par des évolutions spectaculaires – intensification de l’exploitation des animaux d’élevage, omniprésence et survalorisation des animaux de compagnie, idéalisation des animaux sauvages –, et par l’apparition de nouvelles sensibilités – compassion –, voire militantisme animalitaire conduisant à diaboliser l’homme... La zoomanie et l’animalitarisme contemporains pourraient n’être que d’anodines lubies s’ils n’étaient pas accompagnés et confortés par d’autres évolutions, intellectuelles (scientifiques ?) celles-là : philosophie animaliste, nouvelle éthologie, droit des animaux, animal studies, anthropologie constructiviste et hyper-relativiste, avec leur cortège de manifestations, de colloques et de publications dont le trait commun est la remise en cause des différences entre l’homme et les animaux. Tandis que la zoomanie est en passe de susciter un « politiquement correct » participant et générant de la misanthropie (« plus je connais les hommes, plus j’aime les animaux »), les thèses animalistes sont porteuses d’un nouvel obscurantisme : déni du propre de l’homme, péjoration de la science considérée comme un discours sur le monde parmi d’autres, engouement pour une anthropologie symbolique confondant représentations et pratiques, au détriment de la recherche urgente et nécessaire d’une anthropologie positive où l’interprétation des faits serait strictement encadrée et contrôlée.

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Digard, J.-P. (2012). Le tournant obscurantiste en anthropologie. L’Homme, (203–204), 555–578. https://doi.org/10.4000/lhomme.23292

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