Lors d’un procès, les questions introductives en début d’interrogatoire peuvent aider non seulement à mettre le témoin à l’aise, mais également à le personnaliser, c’est-à-dire de le présenter sous un jour particulier, ce qui peut jouer sur sa crédibilité et l’empathie du décideur à son endroit. Cet article vise à mettre en évidence les mécanismes discursifs sous-jacents à ce processus et à illustrer empiriquement comment les réponses aux questions introductives y participent. À l’aide de l’approche ventriloque de la communication, un extrait du témoignage (les questions et réponses introductives) d’un ex-maire de la ville de Montréal à la Commission Charbonneau est analysé en profondeur. L’analyse que nous proposons contribue à mieux comprendre ce qui se joue lors d’un témoignage, celui-ci devenant, selon notre perspective, ce lieu constamment disloqué dans lequel plusieurs figures (e.g., des faits, des qualités, des principes, des valeurs et des personnes absentes) se mettent à littéralement faire des choses et dire des choses afin qu’un témoin gagne ou perde la faveur du décideur.
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Denault, V., & Cooren, F. (2017). La personnalisation des témoins lors de procès: rhétorique et ventriloquie lors des questions introductives. International Journal for the Semiotics of Law, 30(2), 321–349. https://doi.org/10.1007/s11196-016-9496-3
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