Le « tourisme macabre » renvoie à des pratiques de tourisme culturel, centrées sur la visite des sites de mort et de dévastation. Après avoir exposé l’histoire de ce concept et les multiples réalités qu’il recouvre, cette recherche s’attache à examiner comment cette forme de tourisme s’est rapidement développée à La Nouvelle-Orléans après le passage de l’ouragan Katrina, le 29 août 2005. Il s’agit ici d’analyser les enjeux multiples et parfois conflictuels de ces pratiques, à travers l’étude des motivations et des interactions entre les différents acteurs de ce tourisme macabre. Ce dernier participe en effet de la patrimonialisation des espaces affectés par la catastrophe, mais ce faisant, il met également en lumière les enjeux politiques, sociaux et culturels, liés à l’interprétation de l’événement et aux discours sur la reconstruction de la ville. Les nécessités économiques et l’horizon d’attente des touristes par rapport aux représentations de La Nouvelle-Orléans dans la conscience collective américaine conduisent ainsi à la construction d’une mémoire sélective de la catastrophe. Cela se traduit par une surreprésentation de certains lieux et, corrélativement, par un manque de visibilité d’autres espaces dont les besoins peinent à accéder à la sphère publique. tourisme macabre, La Nouvelle-Orléans, catastrophe naturelle, ouragan Katrina, processus de mémorialisation
CITATION STYLE
Hernandez, J. (2008). Le tourisme macabre à La Nouvelle-Orléans après Katrina : résilience et mémorialisation des espaces affectés par des catastrophes majeures. Norois, (208), 61–73. https://doi.org/10.4000/norois.2208
Mendeley helps you to discover research relevant for your work.