Cet article fait le point sur l’agriculture itinérante sur brûlis et les modifications dont elle fait l’objet en Guyane française. L’analyse s’appuie sur une recherche biblio- graphique et sur une série d’enquêtes effectuées sur le terrain entre 1998 et 2006. L’approche systémique utilisée permet d’aborder les dimensions économiques, socio- culturelles et écologiques de ce système agricole en rappelant ses caractéristiques principales et en relevant les évolutions en cours. La synthèse des données bibliogra- phiques et des observations de terrain montre que cette pratique agricole traditionnelle, appelée abattis, tient une place importante sur les plans social, culturel et écologique, alors que sa fonction économique s’avère essentiellement alimentaire (autoconsom- mation). Des facteurs démographiques et socio-économiques sous-tendent de plus en plus des modifications dans la conduite des abattis : augmentation des surfaces défri- chées, réduction de la durée des jachères, remplacement des abattis par des vergers, etc. Ces modifications amènent à s’interroger sur le devenir de la pratique des abattis car elles ont tendance à limiter les durabilités écologique et socioculturelle de ce système agricole alors que jusqu’à présent, les abattis semblaient bien inféodés au milieu forestier tout en participant à la cohésion socioculturelle et en contribuant à la subsistance des communautés locales.
CITATION STYLE
Demaze, M. T., & Manusset, S. (2008). L’agriculture itinérante sur brûlis en Guyane française : la fin des durabilités écologique et socioculturelle ? Cahiers d’Outre-Mer, 61(241–242), 31–48. https://doi.org/10.4000/com.3173
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