Le modèle de banque le plus répandu en Europe, celui de la banque universelle, est mis à l’épreuve par les choix des régulateurs pour sortir de la crise et construire un environnement financier et bancaire plus résilient. Dans un premier temps, les banques ont adapté leurs dispositifs pour compenser l’impact du durcissement des ratios de fonds propres et de l’introduction des ratios de levier et de liquidité. Les banques ont réduit ou contenu leurs coûts et arbitré les activités pour diminuer le poids des métiers les plus consommateurs de capital et de coussins réglementaires. Hors litiges et exceptions, les RoE des principales banques sont revenus en 2014 à des niveaux proches du coût du capital (8 %). Cependant, les banques doivent envisager des évolutions et des ruptures plus radicales pour s’insérer dans un environnement de croissance molle en Europe. Elles doivent à la fois rechercher dans les marchés européens une plus grande efficience qui est en partie permise par la taille et limiter l’empreinte too big to fail des établissements. Cette recherche nécessite des arbitrages complexes sur les métiers de marchés et de financement d’entreprise, alors même que la contribution de la banque de détail s’amenuise dans un environnement de taux bas. Demain, dans une Europe de l’Union bancaire, les banques universelles ne suivront plus le modèle des banques à tout faire, mais des modèles diversifiés où elles se concentreront sur les activités qu’elles auront choisies. Classification JEL : G21, G28, L21, L25, O33.
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Bellon, J.-B., & Pauget, G. (2015). Union bancaire et évolution du modèle des banques universelles. Revue d’économie Financière, n° 118(2), 79–91. https://doi.org/10.3917/ecofi.118.0079
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