Retracer l’histoire des politiques des incapacités au travail (invalidité) et au quotidien (perte d’autonomie) en France depuis 1905 montre les hésitations du législateur entre un régime causaliste (où les prestations dépendent des causes des incapacités) et un régime finaliste (où elles dépendent des besoins). La barrière des 60 ans instaurée à partir de 1997 entre les personnes qui dépendent d’une aide humaine pour vivre au quotidien, selon leur âge ou la date d’apparition de leurs incapacités, mêle une logique de revenus (liés à l’invalidité avant 60 ans et à la retraite après 60 ans) à la question de la tierce personne, dont la figure émerge pour de simples raisons de réduction des coûts pour la collectivité. L’article invite à dépasser les questions budgétaires et la nouvelle conceptualisation des droits des personnes handicapées en termes de droits de l’homme pour mieux appréhender les conséquences de ces politiques sur les personnes avec incapacités elles-mêmes et sur leur famille, mais aussi sur certains professionnels de l’aide quotidienne.
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Capuano, C., & Weber, F. (2016). La tierce personne : une figure introuvable ? L’Incohérence des politiques françaises de l’invalidité et de la perte d’autonomie (1905-2015). Revue d’histoire de La Protection Sociale, N° 8(1), 106–130. https://doi.org/10.3917/rhps.008.0106
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