Conformément à l’esprit de ce numéro thématique, les idées avancées dans ce texte, si elles prennent appui sur des études empiriques consacrées au travail des enseignants et à leur profession (Mukamurera, 1998, 1999; Lessard et Tardif, 1996; Tardif et Lessard, 1999), se situent davantage dans l’optique d’une discussion philosophique et sociologique des fondements de la communication pédagogique au regard de la place et du sens que pourraient y jouer les TIC. La discussion que nous proposons se veut une réflexion critique, une réflexion non instrumentale et non réifiante sur les rapports entre les TIC et la pédagogie en milieu scolaire. Parce qu’elle se veut critique, notre réflexion n’est pas neutre. Elle se nourrit de certains présupposés quant à la nature de la pédagogie et, plus globalement, de la communication humaine et des technologies qui lui servent de supports et de dispositifs matériels. Nous nous situons dans ce qu’on peut appeler la mouvance de la « théorie critique » (Apple, 1982; Bromley et Apple, 1998; Habermas, 1973; Wolton, 1999), dont la fonction centrale est d’éclairer les rapports de pouvoir et les logiques sociales de domination et d’exclusion, y compris au sein des projets d’apparence démocratique ou consensuelle, voire universels et ouverts à tous comme Internet peut sembler l’être aujourd’hui. Notre réflexion se développera en deux temps. Dans un premier temps, nous allons dégager brièvement les principales caractéristiques de la pédagogie scolaire en lien avec le travail des enseignants dans l’école. Nous allons nous attarder également à la communication pédagogique telle qu’elle semble s’instaurer dans le travail des enseignants en classe en interaction avec les élèves. Dans un second temps, nous nous interrogerons sur la manière dont les TIC peuvent s’enraciner dans la communication pédagogique en milieu scolaire et quels impacts elles peuvent ou pourront avoir sur les rapports entre les enseignants et les élèves et, plus largement, sur la pédagogie à l’école.In keeping with the theme of this issue, the ideas put forward here, although they are supported by empirical studies on the work of teachers and on their profession (Mukamurera, 1998, 1999; Lessard and Tardif, 1996; Tardif and Lessard, 1999), examine, more from a philosophical and sociological perspective, the foundations of educational communication with respect to the role and meaning ICTs have in education. The article presents a critical reflection, wholly theoretical and non-objectifying, on the relation between ICTs and teaching. Because this reflection is critical in nature, it is not neutral. It finds its source in suppositions concerning the nature of teaching, and in more sweeping terms, human communication and the technologies enlisted in its support. We have to do here with what may be called the “critical theory” movement (Apple, 1982; Bromley and Apple, 1998; Habermas, 1973; Wolton, 1999), the central function of which is to shed light on the power relations and social constructs inherent in notions of domination and exclusion, including those found in activities deemed to be democratic or consensual, that is, activities which are universal and open to everybody, much as the Internet appears to be today. The reflection offered by this article is divided into two sections. First, it briefly draws out the main features of pedagogy in relation to the work of teachers in schools. In so doing, it considers educational communication as it takes place in classroom interaction between teachers and students. Second, it examines the way in which ICTs can form part of the educational communication in schools, and examines the kinds of impact they may or will have on the relations between teachers and students, and on education in general.En conformidad con el espíritu de este numero temático, las ideas que se presentan en este texto, si bien se apoyan en estudios empíricos consagrados al trabajo de los maestros y de su profesión (Mukamurera 1998, 1999; Lessard y Tardif 1996; Tardif y Lessard 1999) se sitúan sobre todo en la óptica de una discusión filosófica y sociológica sobre los cimientos de la comunicación pedagógica respecto al lugar y al sentido que pudieran tener las TIC. La discusión que proponemos se presenta como una reflexión critica, una reflexión no instrumental y no reificante sobre las relaciones entre las TIC y la pedagogía en el medio escolar. Puesto que se presenta como critica, nuestra reflexión no es neutra. Se nutre de ciertas presuposiciones sobre la naturaleza de la pedagogía y, globalmente, de la comunicación humana y de las tecnologías que le sirven de soporte y de dispositivos materiales. Nos situamos en lo que se puede denominar la esfera de influencia de la « teoría critica » (Apple 1982; Bromley y Apple 1998; Habermans 1973; Wolton 1999) cuya función principal es la de clarificar las relaciones de poder y las lógicas sociales de dominación y de exclusión, incluso en el seno de proyectos de apariencia democrática o consensual, o considerados como universales y abiertos a todos como el Internet puede presentarse actualmente. Nuestra reflexión se desarrollara en dos momentos. Primero, vamos a presentar rápidamente las características principales de la pedagogía escolar en relación con el trabajo de los maestros en la escuela. Nos detendremos asimismo en la comunicación pedagógica tal y como parece instaurarse en el trabajo de los maestros en clase en interacción con los alumnos. En un segundo momento, nos interrogaremos sobre la manera en que los TIC pueden enracinarse en la comunicación pedagógica en el medio escolar y qué impactos pueden o pudieran tener sobre las relaciones entre los maestros y los alumnos, y más ampliamente, sobre la pedagogía en la escuela.
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Tardif, M., & Mukamurera, J. (2021). La pédagogie scolaire et les TIC : l’enseignement comme interactions, communication et pouvoirs. Éducation et Francophonie, 27(2), 4–27. https://doi.org/10.7202/1080490ar
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