Les « activités réflexives », où le locuteur prend son discours comme objet d’attention, ont naturellement intéressé les chercheurs préoccupés par l’acquisition des langues : elles se manifestent par des traces qui permettent d’inférer un contrôle de l’activité langagière, et/ou une perception de ses propriétés, par le sujet lui-même. Cet article essaie de retracer l’évolution, dans ce domaine, de la recherche en acquisition des langues étrangères, et de montrer les différentes approches qu’elle a adoptées. On distingue tout d’abord entre « données intuitionnelles », peu fiables, et « données textuelles », qui donnent accès à toute la complexité des activités mises en œuvre dans l’interaction langagière. On passe ainsi des jugements ou manipulations sur la phrase à l’élaboration du discours collectif, qui suppose l’adaptation et la collaboration, consensuelle ou conflictuelle, des partenaires, marquée par le rapport à la ou aux normes et par les problèmes de face. On examine ensuite le lien que les chercheurs tentent d’établir entre activités réflexives et acquisition : les interactions verbales observées donnent-elles directement accès au processus acquisitionnel ou doit-on les compléter, d’une part en les situant à l’intérieur d’une recherche longitudinale ou alors par d’autres types de données permettant mieux d’approcher le travail solitaire d’appropriation de l’apprenant ?
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Vasseur, M.-T., & Arditty, J. (1996). Les activités réflexives en situation de communication exolingue : réflexions sur quinze ans de recherche. Acquisition et Interaction En Langue Étrangère, (8), 57–87. https://doi.org/10.4000/aile.1245
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