La classe sociale est, avec la religion, la variable « lourde » dont l’influence sur le choix électoral a été le plus étudiée, surtout en Europe, où les partis se sont construits sur des clivages de classe. Ce modèle explicatif du « vote sur clivage » a été remis en cause au début des années 1970 au profit des modèles stratégiques insistant sur l’individualisation des électeurs et l’influence accrue de l’offre électorale (enjeux, candidats). Le cas français, étudié à partir des enquêtes post-électorales du Cevipof (1988-2002), montre la montée d’un vote trans-clivage (pour le FN) et des réalignements de classe (évolution des salariés moyens à gauche, à droite des ouvriers) dessinant de nouveaux clivages (indépendants-salariés, public-privé).Along with religion, social class has been treated as the main structural variable shaping electoral choice, in particular in Europe where political parties were built around class cleavages. Early in the 1970s this model of “cleavage voting” was displaced by approaches in terms of strategic voting, that emphasise the individual characteristics of voters and the importance of issues and candidates (the supply side). Using CEVIPOF’s post-election surveys (1988-2002), the French case reveals that : support for the Front national cuts across cleavages; there have been class realignments, with middle-income voters on the left and workers voting for the right; and new cleavages have appeared, dividing self-employed and wage-earners as well as public and private sector workers.
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Mayer, N. (2004). Que reste-t-il du vote de classe ? Le cas français. Lien Social et Politiques, (49), 101–111. https://doi.org/10.7202/007908ar
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