L’objet de cet article est d’apporter un regard critique sur le modèle canadien de ges- tion des sentences fédérales d’incarcération, lequel est souvent considéré comme un modèle idéal. À partir de données qualitatives et quantitatives, il ressort qu’un nombre important de détenus considérés comme porteurs des risques élevés et, par conséquent, ne bénéficiant pas d’une libération anticipée, réintègrent la collectivité sans qu’on les retrouve ensuite dans le système. Dès lors, on peut se demander jusqu’à quel point ce modèle, dont on vante la «réussite», ne peut pas être vu avant tout comme créateur d’échec. Il ressort, en effet, que sous couvert d’évaluations rationnelles et de prédictions actuarielles, non seulement le délit apparaît comme la dimension prépondérante dans la prise de décision, mais encore que les outils mis en place utilisent des critères peu variés et redondants, augmentant d’autant leur influence. Ces constats nous amènent à question- ner la place de la responsabilité des acteurs dans un contexte où la gestion du risque fait face à une opinion publique en mal de sécurité.
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Vacheret, M., & Cousineau, M.-M. (2005). L’évaluation du risque de récidive au sein du système correctionnel canadien : regards sur les limites d’un système. Déviance et Société, 29(4), 379. https://doi.org/10.3917/ds.294.0379
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