Les états où la démocratie est autorisée à se développer sont rares. En effet, les exigences qui régissent leur émergence et leur efficacité sont extrêmement strictes. Dans le but de promouvoir l'équité en même temps que la croissance dans une économie essentiellement de marché, les dirigeants exigent non seulement la volonté d'atteindre ce but difficile, mais aussi un degré substantiel d'autonomie financière et une capacité bureaucratique suffisante pour leur permettre de concevoir et d'appliquer des stratégies industrielles conformes au marché. A Mauritius, trois conditions historiques peu communes ont favorisé l'émergence d'un état à la démocratie croissante. D'abord, Mauritius a institué, dès le début du gouvernement colonial des relations sociales capitalistes, puisqu'il n'existait pas de populations indigènes dotées de leurs propres institutions économiques. Aucune des classes précapitalistes potentiellement réactionnaires - aristocrates propriétaires ou paysans vraiment pauvres - n'a survécu au 19ème et 20ème siècles, comme elles l'avaient fait ailleurs. Deuxièmement, le jeu réciproque entre la classe et l'ethnicité à l'île Maurice a séparé le pouvoir politique du pouvoir économique, permettant ainsi à un état post-colonial relativement autonome de défendre un programme social-démocrate. Troisièmement, un modèle particulier de consolidation de l'état colonial a fortifié et la légitimité démocratique et la capacité bureaucratique. CR - Copyright © 2005 Canadian Association of African Studies
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Sandbrook, R. (2005). Origins of the Democratic Developmental State: Interrogating Mauritius. Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne Des Études Africaines, 39(3), 549–581. https://doi.org/10.1080/00083968.2005.10751329
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