Les «manipulation de soi» à laquelle certains internautes se livrent en empruntant un sexe, âge, statut, etc. autre que le leur dans les forums de discussion ou dans les IRC se multiplient. C’est toujours parce l’identité empruntée ne peut pas être réellement joué dans la société qu’elle l’est virtuellement sur Internet. Plus particulièrement, la manipulation de soi sur Internet nous parle de la souffrance ou de la difficulté de l’individu contemporain à être un sujet capable de relever le défit de la gestion de son identité. Le recours à la «manipulation de soi» peut conduire à deux extrêmes. Soit à la dissolution de l’individu dans sa réalité virtuelle, soit à l’expérimentation critique des limites de son moi par le sujet. Dans le premier cas, goûtant sans retenue aux délices de la reconnaissance de ses fantasmes par le réseau, l’individu risque de s’enfermer dans une pratique compulsive d’Internet, le conduisant à développer une attitude schizophréno-autistique. Dans le second, l’expérimentation de l’altérité peut conduire l’individu à mieux vivre le décalage entre son idéal et la réalité, à se replacer dans le monde et à repenser ses limites dans une attitude plus ouverte et créatrice. 151 summary
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Jauréguiberry, F. (2012). Le moi, le soi et Internet. Sociologie et Sociétés, 32(2), 136. https://doi.org/10.7202/001364ar
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