En Haïti, le bois de feu et le charbon végétal sont des sources importantes d’énergie domestique, et le prélèvement de bois à des fins énergétiques repré- sente un facteur de dégradation de la forêt sèche, en plus du parcours d’ani- maux domestiques (chèvres et vaches). En République dominicaine limitrophe, tandis qu’il y a trois décennies la situa- tion était similaire, les conditions ont aujourd’hui changé et les forêts sèches montrent des signes de régénération. Dans l’extrême sud de la ligne de fron- tière entre les deux pays, près d’Anse- à-Pitre et Pedernales, l’opportunité se présente de comparer l’état de la forêt sèche des deux côtés, dans des condi- tions géologiques et climatiques très semblables. Notre étude montre que le couvert des individus arbustifs et arborés et la hauteur des arbres sont plus élevés en République dominicaine, tandis que le nombre d’individus multicaules issus de régénération végétative est plus élevé en Haïti. En général, la composition spé- cifique est similaire des deux côtés de la frontière, mais des différences significa- tives apparaissent dans les fréquences et les valeurs d’abondance-dominance. Acacia scleroxylon, Amyris elemifera, Bursera simarouba, Capparis ferruginea et Guaiacum sanctum sont plus fréquents en République dominicaine, et Acacia macracantha, Senna atomaria, Phyllosty- lon brasiliense et les deux cactacées Pilo- socereus polygonus et Opuntia sp. sont au contraire plus fréquents en Haïti. Ces différences sont imputables à l’autécolo- gie des espèces (ex. : capacité de colo- niser les terrains perturbés, capacité de régénération végétative) plutôt qu’à des préférences dans leur utilisation comme bois de feu ou de charbon.
CITATION STYLE
May, T. (2015). EFFETS CONTRASTÉS DES PRÉLÈVEMENTS DE BOIS SUR LA VÉGÉTATION DE FORÊT SÈCHE EN ZONE FRONTALIÈRE DOMINICO-HAÏTIENNE : COMMENT LES INTERPRÉTER ? BOIS & FORETS DES TROPIQUES, 326(326), 3. https://doi.org/10.19182/bft2015.326.a31279
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