Le contact entre le cafÈ et le Burundi s'est effectuÈ au dÈbut des annÈes 1920, mais son extension a ÈtÈ effective en 1950. Cette nouvelle culture d'exportation allait mobiliser tout le pays, en commenÁant par la population ´†indigËne†ª. Elle a pris une grande ampleur Èconomique et politique qui explique la multiplication des acteurs. Les pouvoirs colonial (missionnaires et agents coloniaux) et postcolonial ont vite manifestÈ leur intÈrÍt face ‡ une production appelÈe ‡ ´†rÈvolutionner†ª le monde rural amenÈ dÈsormais ‡ produire, en plus de la nourriture, de l'argent. Ainsi, le paysan ´†encadrȆª allait Ítre capable de financer l'administration coloniale et jouir des bienfaits de la civilisation incarnÈs par l'acquisition des biens imposÈs par la modernitÈ comme les cotonnades, les ustensiles de cuisine, les outils agricoles, etc. IndÈpendamment des Èpoques, le cafÈ a ÈtÈ au Burundi au c?ur des dÈbats politiques, dans une ambiance o˘ l'Èconomie et les fantasmes ethniques se mÍlent finalement. C'est par le biais de cette culture de rente que les diffÈrents pouvoirs qui ont ÈtÈ ‡ la tÍte du pays, depuis la colonisation ‡ nos jours, ont exercÈ, d'une maniËre dÈcisive, tout leur poids sur l'Èconomie et la sociÈtÈ burundaise. Cette emprise reste intacte, en dÈpit des dÈbats qui s'ouvrent aujourd'hui sur l'intÈgration dans le circuit commercial des associations de planteurs. Il est clair que le dÈveloppement du paysan par le cafÈ, tant chantÈ par les diffÈrents rÈgimes, a ÈtÈ entre autres piÈgÈ par le ´†trop d'…tat†ª dans le secteur cafÈier.
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Hatungimana, A. (2008). Le café et les pouvoirs au Burundi. Cahiers d’Outre-Mer, 61(243). https://doi.org/10.4000/com.5298
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