Mise en évidence de la résilience de la végétation sahélienne par télédétection basse résolution au Niger à la suite d’épisodes de sécheresse

Abstract

Dans l’optique d’identifier les endroits potentiellement affectés par la désertification au\rcours des deux dernières décennies, 109 stations réparties dans trois zones bioclimatiques\rdu Niger ont été étudiées. L’analyse conjointe des séries chronologiques de pré-\rcipitations et d’images satellitales AVHRR de NOAA, transformées en indice de végétation\rnormalisé (NDVI) a permis d’appréhender la dynamique du couvert végétal au sein\rdes biomes considérés entre 1982 et 1999. L’évaluation qualitative de la dynamique à\rlong terme du couvert végétal a été réalisée grâce à l’analyse de tendance des valeurs\rannuelles du rapport du NDVI intégré (iNDVI: juin – octobre) par rapport aux précipitations\r(RR) pendant la période de végétation active (mai – octobre), pour chacun des\rpoints étudiés. Sur la période analysée, il ressort que 82,5% des résultats obtenus pour\rles précipitations contre 78,9% des valeurs du iNDVI montrent une tendance positive\rallant de modérée à très forte pour l’ensemble des pixels. Par contre, la combinaison\rdes deux variables à travers le rapport iNDVI/RR montre un déclin généralisé de l’efficacité\rde l’utilisation de l’eau par la végétation avec une tendance hautement significative\r(niveau p<10-6) sur la période analysée (1981-1999), lorsque les stations sont\rregroupées par zones bioclimatiques. Les tendances négatives traduisent une diminution\rprogressive de la productivité végétale qui se reflète dans la baisse du ratio\riNDVI/RR. Cette situation suggère une dégradation environnementale continue et met en\rlumière que les processus de désertification se sont probablement perpétués au cours\rdes deux dernières décennies sur plus de la moitié de la frange sahélienne du territoire\rnigérien.\rMOTS-CLÉS: iNDVI, précipitations, désertification, Niger, Sahel