L’étude des sociétés coloniales sous l’angle du religieux (1850 – 1950) suppose de s’entendre sur la définition d’une religion et d’accepter les limites de toute investigation : imprécision des statistiques, déséquilibre des sources au profit du christianisme et de ses missions. Le bilan historiographique reflète l’inégalité de traitement dont les grandes religions ont été l’objet dans l’espace colonial et le manque de travaux synthétiques au profit d’études de cas réservées à une région ou une confession religieuse. Les travaux récents manifestent une volonté de rééquilibrage au profit de l’étude des colonisés, hommes et femmes, détenteurs d’une autorité ou simples fidèles, croyants inscrits dans une tradition ou convertis à une nouvelle offre religieuse. Ils mettent en évidence le rôle du moment colonial dans l’internationalisation des croyances, l’accélération du pluralisme à l’échelle du monde, les interactions accrues entre les religions, la portée des missions sur la mise en mouvement des religions non chrétiennes incitées à retourner à leurs origines et à se réformer.
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Prudhomme, C. (2013). État des lieux. Histoire, Monde et Cultures Religieuses, n° 25(1), 7–39. https://doi.org/10.3917/hmc.025.0007
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