Résumé Des formes d’habitat illégal comme les squats persistent alors que le droit de propriété privée est fondamental en France. La sociologie du droit s’est beaucoup intéressée à la gestion et à la régulation des illégalismes par les agents de l’État en montrant que la règle de droit subissait des traitements différentiels selon les cibles. Mais nous interrogeons ici la capacité d’une municipalité, celle de Paris, non pas seulement à s’arranger avec les illégalismes, mais à les gouverner , c’est-à-dire à élaborer des politiques publiques suivant une stratégie d’action et de planification. Les élus doivent se positionner en médiateurs entre squatteurs, État et propriétaires afin de gérer les conflits. Mais gouverner les squats à l’échelle d’une ville c’est avant tout orienter des conduites, imposer des choix, distribuer des ressources et encadrer des occupations par des dispositifs de contrôle et de planification urbaine. Enfin, c’est sélectionner des cibles et les catégoriser : des bénéficiaires et des victimes.
CITATION STYLE
Aguilera, T. (2012). Gouverner les illégalismes. Gouvernement et Action Publique, VOL. 1(3), 101–124. https://doi.org/10.3917/gap.123.0101
Mendeley helps you to discover research relevant for your work.