Les géographies des sexualités de langue anglaise mettent en avant un nouvel objet de recherche, à savoir la dimension spatiale de la sexualité. Elles s’intéressent également aux concepts, démarches et méthodologies déployés au sein de la discipline. Cet article se présente comme un état des lieux critique de ces géographies des sexualités, longtemps délaissées par la géographie française. Il vise à rendre compte des évolutions et de la progressive constitution de ce champ d’études. L’accent est mis sur la multiplicité des influences depuis le tournant culturel, comme autant de savoirs concomitants ayant contribué à la construction de ce champ. Je distinguerai trois moments : 1) la géographie de l’homosexualité, qui émerge dans les années 1980 et se développe autour du rapport à la ville des populations gaies nord-américaines, 2) les géographies de femmes, dont l’ancrage profondément féministe marquera de façon importante les apports épistémologiques, 3) la mouvance queer en géographie des sexualités, envisagée comme une orientation critique dans le champ. Cette présentation permettra d’interroger les liens possibles entre ces géographies et les travaux en cours au sein de la géographie française.
CITATION STYLE
Duplan, K. (2012). Les géographies des sexualités et la géographie française peuvent-elles faire bon ménage ? Géographie et Cultures, (83), 117–138. https://doi.org/10.4000/gc.2087
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